A l'instar d'une rivière, les mots se déversent : en apparence paisibles, ils remuent le fond, retournent la vase, explorent les profondeurs. En faisant remonter à la surface la transphobie et l'homophobie, les violences institutionnelles et policières, l'enfermement et la mort, le poème s'efforce de les combattre. Avec l'urgence de dire, il y a celle de faire front et d'inventer une langue de la riposte. C'est aussi une langue à contre-courant, écho de ce que traversent celles et ceux qui, dans un instant de lutte et de solidarité, se rejoignent face aux normes et aux injonctions. Par le vers ou la prose, ce recueil devient le lieu d'une réappropriation puissante du verbe et du monde.